scrim

La tyrannie de l’image

The picture-perfect home

auteur(s)
langue(s)
FR EN
abstract

Le chez-soi est l’arrière-plan de campagnes publicitaires pour robots électroménagers, mobiliers, agences immobilières, matériaux de construction, agences de voyages, bureaux ou restaurants. Sa mise en image a produit une standardisation. Un espace auparavant caché du regard est exposé publiquement. Les réseaux sociaux, en nous déconnectant du réel, ont normalisé le regard dans l’intimité et ont exacerbé la puissance de l’image comme outil de communication. Dans un monde d’images, même dans l’intimité nous avons besoin de visualiser, sous une forme ou une autre, notre lieu de vie. Le chez-soi, désormais agrégat de surfaces et de symboles, n’entraîne alors plus aucun dialogue avec les autres organes de perception humains. Partout la même disposition, les mêmes couleurs et matériaux. Avec Google au premier rang, se développe un marché important de systèmes de maisons connectées qui permettent le suivi virtuel/visuel du chez-soi. « Loft Story » n’est plus chez les autres mais bien chez nous.

Des coussins pastels, des tapis et des plaids qui adoucissent le mobilier scandinave en bois brut et les accessoires design aux accents métalliques façon Jean Prouvé : un lampadaire, un porte-plante, une table d'appoint. L'immanquable touche verte, symbole du vivant et du bien-être, varie dans ses proportions : du papier peint motif tropical aux excès de l'indoor-jungle, plantes grasses et terrariums sont omniprésents. Ce chez-soi générique, équivalent du home anglais, est la scénographie de la dernière affiche publicitaire Nespresso, du spot promotionnel de Google Nest Hub, de la couverture du catalogue Ikea, des appartements d'Airbnb, des tiers lieux WeWork ou des comptes Instagram des lifestyle influencers. Cette « picture-perfect home1 » selon la marque de mobilier Made.com, est le résultat de la mise en œuvre d'un protocole d'aménagement2 : du choix des meubles à leur disposition dans l'espace, du récurage à l'ajout des objets symboliques, l'espace est réorganisé pour se conformer aux codes imposés par un système de représentation essentiellement visuel.

Pré-Babel

La mise en image permet le retour à un temps pré-babélien. La photographie, moyen universel de communication, sert d'instrument de nivellement. Le nombre de réservations d'une annonce Airbnb est directement proportionnel au nombre et à la qualité des photos qui la décrivent3. Le site encourage ses usagers à photogra­phier chaque espace et va jusqu'à leur offrir une séance avec un photographe professionnel en l'échange des droits, y compris publicitaires, sur les images. Cette stratégie de vente qui charge de valeur un lieu en fonction de son aptitude à se montrer transforme le faire chez-soi en « voyage de l'œil4 » propre à la société occidentale sémiocrate5. D'une certaine manière, nous habitons à travers le regard : la capacité à identifier rapidement un certain espace à son chez-soi permet facilement l'installation, qu'il s'agisse de voyageurs dans l'appartement d'un étranger ou d'un co-worker dans un tiers lieu qui lui semble familier. Mais la mise en conformité à un système de représentation n'est pas un processus innocent. Michel de Certeau divise les actions auxquelles un sujet ou un objet est soumis pour s'insérer dans les codes : enlever et rajouter6. Elles représentent pour lui des actions de correction qui forment un « appareil disciplinaire7 ». L'analyse de la plateforme Airbnb, plus vaste réserve mondiale d'images d'intérieurs, révèle la mise en abyme infinie d'un unique décor de vie conçu à la fois pour inciter les voyageurs à « réserver en toute confiance 8 » – en rendant l'espace reconnaissable et facilement appropriable – tout en essayant de « capter l'attention 9 » – en se distinguant de l'offre homogène. Ces deux injonctions contradictoires surgissent également dans la communication des concepteurs d'espaces et de meubles Fig. 2. L'imaginaire domestique que l'on contemple et que l'on reproduit est intériorisé, il devient norme d'habitation et de conception de l'espace. Un espace devient habitable seulement s'il se conforme à cette effigie.

Regards

L'apparition de la photographie est indissociable de l'effacement de la frontière entre le privé et le public et la constitution d'une nouvelle catégorie du privé, celui qui se « consomme publiquement10 » pour citer Roland Barthes. Peut-on toujours parler du chez-soi comme d'un territoire à « protéger des regards indiscrets11 » ? La mise en image de l'intime fut précédée par l'ouverture du regard vers celui-ci. Les intérieurs domestiques de la peinture, de Van Hoogstraten (1670, Fig. 3) à Hammershøi (1905)12, en passant par Friedrich (1825)13, se donnaient à voir à travers une suite d'encadrements. L'intime prémoderne était constitué par l'enchaînement des seuils marquant les rapports symboliques de pouvoir entre l'intérieur et l'extérieur. Le regard imposait une procession voire un agenouillement devant le trou de la serrure, « accès subversif pour s'immiscer dans les espaces interdits14 » selon Georges Banu. La porte, barrage opaque et protecteur, était contournée par deux trous, celui de la serrure – pourtant dispositif clef de fermeture – qui permettait un regard furtif vers l'intérieur et celui inverse, ainsi normalisé, du judas-depuis l'intérieur vers l'extérieur. Aujourd'hui la vision est généralisée, bordée seulement par le contour de nos écrans. L'œil-de-bœuf digital et panoptique nous sert de prothèse, depuis Loft Story en 2001 jusqu'à Airbnb, l'intime est surexposé.

La photographie et son partage sur les réseaux sociaux n'a pas seulement créé une brèche vers l'intime, elle a également modifié le rapport de l'individu – voyeur par excellence – à son environnement. L'image comme moyen de communication a remplacé le regard direct, sensoriel, par un regard virtuel, dépendant de la médiation d'un instrument. La vidéo publicitaire pour le système Nest Hub de Google, nec plus ultra de la dernière génération d'appareils d'assistance domestique, illustre le passage du chez-soi d'un lieu personnel, vivant, à une représentation. Le produit vendu – une maison connectée (reconstituée sur un écran de contrôle), autant que la manière de la représenter – façon maison de poupée, explicitent la transformation de l'habitat dans un simulacre. Le clip n'a pas été filmé dans un cadre réel, un logement authentique, mais dans un studio qui a permis la reconstruction symbolique de chaque pièce. La caméra se déplace dans un travelling continu du séjour à la chambre en passant par la cuisine. Le mouvement linéaire de l'appareil dévoile la mise en scène théâtrale de l'habitation, chaque pièce étant une boîte optique où l'assemblage d'une suite d'objets signifiants permet au spectateur d'identifier l'usage des espaces. Le choix d'une scénographie suggestive au détriment d'un cadre plus réaliste, un vrai logement, révèle l'exacerbation de la dimension spectaculaire de l'intime et la fracture sensorielle produite entre les usagers et leur foyer. Le chez-soi est un décor, une installation, une boîte avec une face entièrement vitrée. À l'opposé de l'enfilade de pièces dans les intérieurs de Hammershøi, l'intime aujourd'hui s'étale, s'enchaîne, se déplie, tout est à voir et donc à maîtriser y compris par ceux qui l'occupent.

Plantes vertes et vivariums

Une récurrence dans ces mises en scène domestiques est la présence des plantes vertes. Chaque pièce de l'habitat publicitaire du Nest Hub Google, du séjour au palier, est noyée de végétation. Quel message portent-elles pour justifier leur place dans les intérieurs ? Elles ont le rôle de contrepoids de l'invasion technologique de l'intime, figures faussement sauvages qui garantissent le déroulement naturel de la vie. Seraient-elles le gage de l'authenticité d'un lieu, preuve qu'il est vivable ? Elles sont la plupart du temps des evergreens, « faciles à entretenir et increvables15 », les ficus, les monsteras et les cactus font partie du nouveau règne des plantes de déco. Des plantes à regarder, matière première des décorateurs et des concept stores « végétal »16 chargés de leur transformation en ornementation. Elles ne nous soignent plus, ne servent plus à améliorer le goût de nos repas et ne sentent plus rien. Celles-ci ont perdu tout autre rôle qu'esthétique. Les terrariums, « capables de s'épanouir de manière quasi autonome17 », qui demandent juste à être observés, reflètent la relation presque exclusivement visuelle que l'on entretient avec nos habitations. Ces cosmos naturels, bibelots faits main, semblent illustrer le désir de manipulation et de soumission de toute forme d'altérité. C'est d'ailleurs l'occupation principale que la « mère » dans la publicité Google partage avec le contrôle de son ménage. L'intime, un monde auparavant caché, à la limite du sauvage, est lui-même sous verre. Tout vivant est contenu, il doit rester fidèle à son image : pas de saisons, pas de fleurs ou de feuilles mortes. La nature domestiquée est soumise à un processus aseptisant de réduction à une surface. La plante en pot est menacée de remplacement par l'attraction suscitée par les mini-mondes sous verre ne nécessitant aucun entretien, si ce n'est pas directement par les tapis et papiers peints aux motifs végétaux Fig. 4 inspirés du Douanier Rousseau18.

Les yeux dans l'espace

L'aliénation produite par la souveraineté du regard est révélée par Juhani Pallasmaa qui attribue à la vision le rôle du plus important réceptacle parmi les sens humains, toute autre forme de perception étant obstruée par le monopole du visuel. Il argumente que l'isolement du regard, sa carence de sensualité, empêchent l'usage complet du système perceptuel. L'exacerbation de la vue risque de provoquer une déstabilisation, « une perte de repères dans la conception même de la réalité 19 ». Ce découplage des sens engendre une compréhension fragmentée du monde provoquant une sensation d’éloignement, de psychose. Il s’agit peut-être précisément de cette distance par rapport à notre chez-soi, dont on a besoin, afin de pouvoir le montrer, le partager, sans se sentir dénué. L’image encourage un contact superficiel. Juhani Pallasmaa évoque le rôle du corps dans l’expérimentation de l’architecture et l’importance de créer des liens physiques et sensibles avec l’environnement à travers des impulsions reçues par le corps : « ce qui manque à nos habitations aujourd’hui ce sont les échanges potentiels entre le corps, l’imagination et l’environnement20 ». La souveraineté du regard a été traitée à partir de son fonctionnement purement physiologique, par le philosophe allemand Jonas Hans21, mais aussi à travers l’analyse des constructions culturelles formées sous l’autorité de l’œil22. Toujours dans une démarche ocularcentrique23 le sujet contemporain se réjouit de la possibilité de rendre visible et visuelle son expérience de l’intime afin de retrouver la fiction de ce chez-soi idéal et standardisé.

L’habitat contemporain se truffe de senseurs qui enregistrent notre vie domestique. Les yeux catapultés dans l’espace pour se regarder se trouvent désormais chez nous. Google Nest est un des systèmes les plus complexes permettant de rendre le chez-soi plus « confortable24 », plus « sécurisant25 », plus « utile26 ». Ce système fait partie de la famille des technologies domotiques qui rendent un lieu de vie « intelligent27 ». La création d’un réseau donne la possibilité de centraliser et de contrôler l’ensemble des appareils domestiques en même temps que l’éclairage, le chauffage ou la sécurité. En 2014 est lancé le premier dispositif avec des microphones incorporés qui permettent la commande vocale. Depuis, la perception des caméras et des micros est augmentée par des capteurs de mouvement, d’ambiance ou de contrôle capables d’enregistrer un spectre large de variables : des visages, des mouvements, la température, l’humidité, la lumière ou d’autres appareils. À la manière de Google Maps, Google Nest cartographie le monde domestique afin d’en « surveiller les conditions28 ». Permettant de « garder un œil29 » sur nos nids à travers l’émission d’ultrasons et d’ondes magnétiques, le système procure un relevé du vécu en temps réel. L’accent est mis sur le potentiel rassurant d’un tel dispositif, capable d’identifier tout corps étranger. Mais cette faculté est possible seulement à partir de l’établissement d’un degré zéro instauré comme naturel pour le chez-soi. Le dispositif opère une normalisation d’une certaine ambiance, d’un certain comportement, d’une certaine matérialité du paysage intime. Les capteurs sont réglés à réagir quand ils enregistrent des non-conformités, des déviations de la norme.

Google promet une habitation connectée, qui saurait prendre soin de son occupant mais aussi du « monde autour30 ». Une approche post-humaniste, d’autonomisation du chez-soi, celui-ci, enfin rendu efficace, pourrait grâce à la technologie devenir gardien, couveuse de l’humain. Il n’est pas anodin que ce soit la mère de la famille qui présente la nécessité d’un tel système. À l’instar des publicités des produits ménagers du xxe siècle, son apologie aux accents ludiques est protectrice. À travers la même tablette et les mêmes identifiants31 qu’elle utilise pour les réseaux sociaux, elle orchestre l’extraction des données de son cadre de vie. Surveiller et sourire, voilà ce que propose Google pour améliorer l’habiter.

Avec Percival Lowell

Le dispositif que nous avons entreposé entre nous-mêmes et le monde, au-delà de son rôle optique, qu’il s’agisse de capteurs ou d’un appareil photo, impose un certain code d’interprétation de l’objet du regard. L’instrument, en tant que medium à travers lequel on regarde, est marqué par le dessein de son concepteur. Pendant plus d’un siècle, les représentations de la planète Mars furent basées sur les observations de l’astrologue Percival Lowell (1855-1916) et faisaient apparaître à sa surface un réseau de canaux d’irrigation32. Des décennies plus tard on découvrit que ces canaux n’existaient en fait pas et qu’ils n’étaient que le reflet sur la lentille du télescope de l’astronome des ombres des vaisseaux sanguins de ses propres yeux33 Fig. 5. Lowell n’avait pas passé son temps à scruter l’altérité, l’autre monde, mais à se regarder lui-même Fig. 1. Nous sommes tributaires des technologies qui désormais prennent une place entre nous et notre chez-soi en remplaçant le regard direct. La vision de Lowell, rendue possible par l’empilement mécanique d’une série de lentilles, était en elle-même porteuse de sens, d’une interprétation du monde. Pour Marshall McLuhan, le medium n’est pas seulement porteur d’un message, mais est lui-même le message, il démontre comment « voir, percevoir ou utiliser un prolongement de soi-même sous une forme technologique, c’est nécessairement s’y soumettre34 ». L’intime, et son versant public, l’extime, convoquent les appareils foucaldiens de contrôle, la différence selon Serge Tisseron est que le sujet contemporain bâtit lui-même sa « propre prison spéculaire et panoptique35 », qu’il s’agisse des capteurs de Google ou des images de son intérieur Airbnb.

De Big Brother à Snapchat le sujet contemporain éprouve un engouement démesuré pour la possibilité d’amplifier le champ de son regard. Il est de bon cœur complice d’un incessant échange d’images de son intimité. De nouveaux réseaux comme Airbnb, Pinterest ou Google se sont construits sur les ponts créés par ces échanges. Des algorithmes opaques trient, regroupent, analysent, composent un imaginaire de l’espace domestique qui opère à l’échelle planétaire. Ces transformations socio-culturelles sont dépendantes des technologies dont on ignore les rouages et les véritables finalités. On peut néanmoins observer la symétrie qui s’articule entre la standardisation du chez-soi à travers sa mise en image et le développement de dispositifs visuels de maîtrise des lieux de l’intime. À l’image des terrariums de la publicité Google, nos habitations menacent de se transformer en écosystèmes sous cloche en verre qui demandent juste à être observés.

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages

BANU, Georges. La porte au cœur de l’intime. Paris : Arléa, 2015.

BARTHES, Roland. La chambre claire. Note sur la photographie. Paris : Éditions de l’Étoile, Gallimard, Le Seuil, 1980.

BLOOMER, Kent C. et Charles Willard MOOR. Body Memory and Architecture. New Haven : Yale University Press, 1977.

CERTEAU, Michel (de). L’invention du quotidien. i : Arts de faire. Paris : Gallimard, 1990.

CERTEAU, Michel (de), Luce GIARD et Pierre MAYOL. L’invention du quotidien. ii : Habiter, cuisiner. Paris : Gallimard, 1994.

McLUHAN, Marshall. Pour comprendre les médias. Paris : Seuil, 2015.

Chapitres ou articles dans un ouvrage ou une revue

CHABARD, Pierre et Deborah FELDMAN. Airbnb, plus (jamais) chez soi. Criticat, n° 18, 2016, p. 48-63.

COULAIS, Jean-François. Images virtuelles et transformations du regard. In BERQUE, Augustin, Alessia de BIASE et Philippe BONNIN (dir.). L’habiter dans sa poétique première. Paris : Éditions donner lieu, 2008.

JAY, Martin. Scopic Regimes of Modernity. In FOSTER, Hal (dir.). Vision and Visuality. Seattle : Bay Press, 1988, p. 3-23.

JONAS, Hans. The Nobility of Sigh. The Phenomenon of Life: Toward a Philosophical Biology. Chicago : University of Chicago Press, 1982.

SHEEHAN, William et Thomas DOBBINS. The Spokes of Venus: An Illusion Explained. Journal for the History of Astronomy, vol. 34, n° 114, 2003, p. 5363, cité dans LONGENBACH, Adam. The Record of Reality: Corbusier, Google and the Sixth Façade. The Avery Review, n° 25, 2017

TISSERON, Serge. Intimité et extimité. Communications, vol. 88, n° 1, 2011, p. 83-91.

Autres

La vidéo publicitaire en Angleterre.

« De façon générale, les annonces qui offrent des belles photos reçoivent plus d’attention, d’intérêt et de réservations. ».

[https://monjardinmamaison.maison-travaux.fr](https://monjardinmamaison.maison-travaux.fr/dossiers/plantes-par-type/best-of-2019-astuces-entretenir-utiliser-plantes-jardin/15-plantes-dinterieur-faciles-a-entretenir-increvables-202683.html#item=1

https://www.greenfactory.fr.

https://store.google.com.

https://support.google.com.

https://store.google.com.


  1. Formule anglaise sans équivalent dans la langue française d’une habitation parfaite pour la prise en photo. La vidéo publicitaire en Angleterre (consultée le 8 janvier 2020).↩︎

  2. Pierre CHABARD et Deborah FELDMAN. « Airbnb, plus (jamais) chez soi ». Criticat, n° 18, 2016, p. 48-63.↩︎

  3. « De façon générale, les annonces qui offrent des belles photos reçoivent plus d’attention, d’intérêt et de réservations. »↩︎

  4. Michel de CERTEAU. L’invention du quotidien. I : Arts de faire. Paris : Gallimard, 1990, p. xlviii.↩︎

  5. Ibid., p. xlix.↩︎

  6. Ibid., p. 216.↩︎

  7. Ibidem.↩︎

  8. https://www.airbnb.fr (consultée le 21 décembre 2015).↩︎

  9. Ibid. (consultée le 21 décembre 2015).↩︎

  10. Roland BARTHES. La chambre claire. Note sur la photographie. Paris : Éditions de l’Étoile, Gallimard, Seuil, 1980, p. 153.↩︎

  11. Michel de CERTEAU et al. L’invention du quotidien, II : Habiter, cuisiner. Paris : Gallimard, 1994, p. 205.↩︎

  12. Vilhelm Hammershøi, Portes ouvertes, 1905, Helsinki, Ateneum Art Museum.↩︎

  13. Casper David Friedrich, La femme avec le chandelier, 1825, Greifswald, Pommersches Landesmuseum.↩︎

  14. Georges BANU. La porte au cœur de l’intime. Paris : Arléa, 2015, p. 56. Dans son livre d’observation de l’intime, l’homme de théâtre Gorges Banu fait un recueil des éléments tels que la porte ou la fenêtre à travers leurs représentations picturales.↩︎

  15. https://monjardinmamaison.maison-travaux.fr (consultée le 4 janvier 2020).↩︎

  16. Mama Petula à Paris.↩︎

  17. https://www.greenfactory.fr (consultée le 8 décembre 2019).↩︎

  18. Papier peint décliné de celui du Pink Palace à Beverly Hills.↩︎

  19. Jean-François COULAIS. « Images virtuelles et transformations du regard », in Augustin BERQUE et al. (dir.). L’habiter dans sa poétique première. Paris : Éditions donner lieu, 2008, p. 262.↩︎

  20. Kent C. BLOOMER et Charles Willard MOOR. Body Memory and Architecture. New Haven : Yale University Press, 1977, p. 105.↩︎

  21. Hans JONAS. « The Nobility of Sight ». The Phenomenon of Life: Toward a Philosophical Biology. Chicago : University of Chicago Press, 1982, p. 135.↩︎

  22. Comme par exemple la perspective pendant la Renaissance ou la formation des verbes savoir et pouvoir à partir du « voir ». Ces deux cas ont fait l’objet d’études par l’historien américain Martin Jay. Martin JAY. « Scopic Regimes of Modernity », in Hal FOSTER. Vision and Visuality. Seattle : Bay Press, 1988, p. 3-23.↩︎

  23. Notion employée pour décrire la condition de l’individu contemporain dans les écrits de Juhani Pallasmaa, Martin Jay et autres.↩︎

  24. https://nest.com/ (consultée le 8 décembre 2019).↩︎

  25. Ibid. (consultée le 8 décembre 2019).↩︎

  26. Ibid. (consultée le 8 décembre 2019).↩︎

  27. Comme l’indique la formule smart home.↩︎

  28. https://support.google.com (consultée le 8 décembre 2019).↩︎

  29. https://store.google.com (consultée le 8 décembre 2019).↩︎

  30. https://support.google.com (consultée le 8 décembre 2019).↩︎

  31. Nest est connecté au compte Google.↩︎

  32. Lowell avait lui-même vu les dessins de ces prétendus canaux réalisés par l’astronome italien Giovanni Schiaparelli, directeur de l’Observatoire de Milan. Leur nom italien, canali, signifiant soit channel (chaîne) soit canal (canal), a été traduit en anglais par canal, les définissant clairement comme des constructions plutôt que comme des phénomènes naturels, et lançant donc des spéculations sur une civilisation martienne, notamment dans l’article de Lowell de 1898 dans The Atlantic Monthly. Sur ce sujet, voir Robert CROSSLEY. Imagining Mars: A Literary History. Middletown: Wesleyan University Press, 2010. (NdT)↩︎

  33. William SHEEHAN et Thomas DOBBINS. « The Spokes of Venus: An Illusion Explained ». Journal for The History of Astronomy, vol. 34, n° 114, 2003, p. 5363. Cité dans Adam LONGENBACH. « The Record of Reality: Corbusier, Google and the Sixth Façade ». The Avery Review, n° 25, 2017.↩︎

  34. Marshall McLUHAN. Pour comprendre les médias. Paris : Seuil, 2015, p. 66.↩︎

  35. Serge TISSERON. « Intimité et extimité ». Communications, vol. 88, n° 1, 2011, p. 84.↩︎